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      De la vertu des idéaux militaires 

      De la vertu des idéaux militaires 

        

       

       

      Il est parfois vertueux de rappeler aux cœurs et aux esprits, surtout lorsque ces derniers ont subi l'érosion d'une longue astreinte opérationnelle, que le fardeau de l’engagement ne saurait se réduire au seul poids du treillis sur les épaules d'un homme. S'il ne devait y avoir qu'un vêtement et quelques apparats à la prétention d'une vie épanouie de soldat, nul homme ne serait plus en droit d'appeler cela une vocation. 

       

      Le treillis, fondé comme le symbole du monde militaire le plus immédiatement accessible aux sens, se fait la marque éloquente du pragmatisme du combat en campagne duquel son camouflage même est tiré. Jaillissant de cette inclination primitive au combat, les besoins opérationnels s’accordent à y introduire de nombreux embranchements, où la technicité se hisse parfois si haut, et si loin de sa racine, qu’il en devient facile d’oublier que tous travaillent de concert à la victoire finale d'une nation. Ces besoins subordonnent toute une architecture de métiers, dont certains sont parfois prompts à nous cacher que le noyau primitif de notre corps de métier réside toujours dans la lutte mortelle et arbitraire avec l'adversité. Sous aucune époque ou apparence, il n'est loisible d'y déroger entièrement.

       

       

      La paix ne saurait jamais se faire plus que l'ambassadeur agréable d'une violence ultérieure. Lier son destin de citoyen dans la voie militaire, recouvre avant tout les épaules du jeune engagé d'un héritage immatériel de valeurs, répondant à un désir d'abnégation, raffiné par deux millénaires de paix et de guerres. Là où l'on ne prend plus que l'habitude de porter le treillis comme la décoration d'une fonction du soutien, il reste pourtant au cœur du soldat, le devoir de toujours répondre à l'appel du danger, lorsque celui-ci cessera abruptement de n'être que la rêverie d'un peuple. Le militaire, s'il souhaite alors sa prospérité, n'aura plus le luxe de connaître l'hésitation. L'armée se doit ainsi d'offrir à la culture d'une nation, et à l'imaginaire de ses hommes, une approche maturée du monde, en toute chose égale à sa résilience. Cette culture, si elle n'est pas entretenue, peut conduire le soldat à se méprendre sur la nature de son rôle, jetant dans une eau trouble, la frontière du travail alimentaire, et celle de la vocation.

       

       

      Devenir militaire c’est se faire vecteur d’une identité de groupe, qui ne peut s’approcher que par la pensée consciencieuse d'un soldat, car cette représentation reste interdite aux sens les plus directs. Face à l’ascendant de la simplicité et du charnel sur l’intellectuel, il est souvent trop aisé de négliger les piliers faits de raison humaine, qui soutiennent tout l’édifice d’une armée et d’un peuple. Le soldat est ainsi appelé par son entraînement et l’entretien des traditions, à ne jamais oublier d’où il vient, et ce pour quoi il abdique l’intégrité dernière de son corps. L'engagement requiert bien une disposition d'esprit savante face à la mort et à la peine, et non pas seulement des qualités sociales, des talents de paraître, ou de force irrégulée, qui n'ont plus aucun usage lorsqu'une crise devient complète et insatiable.

       

      Un soldat au cours de son initiation, est toujours porté quel que soit son grade à des gestes et des actes rituels, ravivant avec verve une dimension supérieure de l'ordre. L'armée par le treillis, les cérémonies, et l'attitude singulière de ses hommes, se dote d'une esthétique et d'une discipline qu'elle a su savamment cultiver à travers les époques. L’entraînement physique vient naturellement s’adjoindre au métier, pour nous donner une juste mesure de nous-mêmes, et il octroie une reconnaissance bienveillante à ceux qui auront fait de leur corps, un éloge des aptitudes physiques de l’homme. Cet équilibre cultive et encourage un rythme de vie sain, que l'on est invité à poursuivre même une fois les classes terminées. Lors de ces classes, telles que nous les avons tous vécues, aucune action ne peut être autant louable, qu’elle n’aura d’abord été portée par l'ensemble de la section, de son concours, et pour son bénéfice. Il s'agit de l’une des toutes premières leçons de l'armée, où le jeune soldat éprouvera toujours l’unité du groupe quand la sanction de l’un sera partagée pour devenir le blâme de tous. Ce principe fait ainsi du destin d’une section, une réverbération plus vigoureuse de son propre destin individuel. Cette leçon est faite pour porter ensuite jusqu’au noyau de la nation, à laquelle on vouera également un jour nos succès personnels d’un élan simple et aimant.

       

      Il devient alors dans cet ordre, presque confiné à l’absurde, de se rendre volontairement serviteur de la Patrie par les armes, ou la pensée, pour n’y chercher en dernier ressort, qu’une carrière personnelle et terrestre. Sans pour autant dénier les apports matériels et les formations que l’armée dispense - presque du geste généreux et aveugle du semeur - la vertu de l’enseignement militaire est au contraire de pousser à la reconnaissance d’un patriotisme chaleureux, né d'une foi sincère pour la supériorité d'une communauté heureuse sur le seul individu.

       

       

      De l'intonation farouche des ordres, de la culture de l’effort, à la beauté simple d'une troupe chantant pour les déplacements les plus anodins, il y a tous les petits détails subtils et signifiants qui réunissent les soldats vers une aspiration plus élevée, et distinguent encore l'armée de toute autre institution moderne. S’engager, s’engager corps et âme, n’est pas simplement se revêtir de l'habit et de son galon. Aux éléments ordinaires du métier, doivent avant tout s'apposer sur l'esprit du jeune soldat tant et tant de ces songes inactuels et profonds. Le soldat volontaire en retour, désire une rétribution pétrie dans l’honneur, un travail marqué du sceau de la grandeur, où tantôt haletant, tantôt pudique dans l’effort, il s’acquittera de son service dans la confiance réciproque envers la nation. Le jeune soldat souhaite souvent éprouver la joie d'être transformé dans cette voie, où chargé de son paquetage et de son devoir, chacune de ses actions se leste aussi d'une signification plus grande, pour la collectivité, pour sa famille et Patrie. Ces principes que la routine du métier parfois érode insensiblement, demeurent pourtant au fondement de la joie modeste du militaire.

       

      En effet, ce fossé qui sépare le monde civil du monde militaire, semble parfois jouer de perspectives pour paraître plus grand qu’il ne l’est vraiment, et ce serait un déni imprudent, de se cacher le découragement que partagent certains soldats aujourd'hui. Tout un chacun peut se parer de cynisme, de désemparement, ou de déception à la suite de l'engagement. L'idéal porté par ces valeurs, n’étant toujours qu’un proche parent de l’amertume lorsqu'elles échouent à s'incarner dans le quotidien.

       

      Dans le métier, certaines vertus peuvent se perdre, certaines croyances peuvent s’ébranler, et il est vital à toute armée saine, que son soldat puisse continuer à l’aimer, et avoir le sentiment permanent d’être intelligemment dirigé vers un objectif clair. Tout chargé d'idéaux que l'on soit, l'usure du temps peut toujours s'immiscer derrière notre foi, et trouver l'appui pour la faire vaciller. Derrière l’aspect intimidant d’un fusil et d’une troupe bien ordonnée, la grandeur se façonne parfois autour d’illusions, pour ne rester qu’affleurant la surface des choses. Il est difficile en tout temps, de garder une hauteur de vue immaculée par rapport aux affects du monde. À l’homme comme à la coalition d’hommes, il est facile de se laisser entraîner dans des tendances sociétales éphémères, dans des actes, des attitudes, voire des doctrines, qui dérogent subtilement à la dimension neutre de l'armée. L'armée se conçoit bien comme un organe détaché de la société civile, afin qu’elle puisse y porter un regard prévenant mais toujours alerte, froid mais raisonnable. Car nous incombe à nous tous soldats, le devoir d’être le premier et dernier rempart. 

       

      Si la société panique, si la société s’époumone en lamentations, ou se passionne soudainement pour quelque fantaisie, le soldat doit veiller et rester impassible, car il doit rester jusqu’à la fin, entièrement maître de son action. La Défense implique une hauteur de vue sur toutes les crises, même celles qui dépassent le cadre guerrier, elle enseigne aussi à garder une dignité silencieuse, légèrement en marge de l'agitation du monde. Un calme fondamental, qui renvoie directement à l’immuabilité de la fonction militaire, comme un écho de son essence.

       

       

      C'est ainsi que l'engagement reste aujourd'hui un acte si singulier et déterminant. Le soldat allouant son corps à une cause immémoriale, et non à un produit, à un bien de consommation, ou toutes autres choses semblables, par trop réduites au matériel. La volonté de l'homme est naturellement appuyée de l'aura inhérente à sa fonction. Il est ainsi vérifié ici, plus que partout ailleurs, que le métier des armes reste le catalyseur principal d'une jeunesse assoiffée de sens, et un échappatoire à l'horizon terne de l'individu. Certaines recrues seraient presque en quête d'un arrière-goût de transcendance, en prenant pied dans cette voie, lorsqu'elles cherchent à renouer le contact avec une communauté, et se sentir à nouveau partie d'un tout. L’entraînement militaire possède donc ce mérite insoupçonné d’exciter les forces vives de la nation, de sortir une jeunesse esseulée de quelques torpeurs passagères par la vertu du sport, par la chaleur d’un commandement éclairé, la vigueur du chant et de l’effort extrême. Tant d'atouts qui savent toucher au cœur du citoyen, là où ni l’école, ni le travail ordinaire n’avaient plus prise. Le groupe ou la section prennent alors rapidement des airs de famille, l'adversité de la nature se révélant ensuite le meilleur vecteur de l'amitié véritable. 

       

      Chaque soldat pourra y voir l’interaction fructueuse de centaines de métiers, tournés de concert vers un seul objectif opérationnel, l'effort de guerre peut être terrifiant comme il peut aussi se révéler grisant, de cette puissance qu'il soulève dans une proportion atteignant rapidement les limites de l'entendement d'un homme. De long en large, il y a pour les individus bien disposés, les frémissements de quelques joies spirituelles dans le choix d'un parcours militaire. Si dans la durée et dans l'âpreté du métier, cette affirmation peut être assurément nuancée, l'élévation prodiguée par l'armée, n'en demeure pas moins un fait appréciable et tangible, qu’il appartient toujours à chacun de saisir. Le sérieux, la diligence et l'abnégation dont font preuve beaucoup de recrues, de ce respect noble qu'ils portent à l'institution, synthétise ce qu’il y a de plus louable et de plus vivifiant dans le métier de soldat. La vie pleine d’adversité, pleine de sens de fait, est bien une vie qui sera spontanément éprouvée comme joyeuse.

       

      L'armée s'inscrit dans le temps long, à un degré tel, qu’on la croirait presque siéger hors de tout temps. Et ainsi elle parvient parfois à donner une satisfaction spirituelle, à ceux qui n'avaient pas appris à reconnaître l'existence elle-même, comme autre chose qu'une forme de consécration à l'éternité.

       




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